l'orgue Korfmacher


tribune

L'orgue Korfmacher 1841 de Stavelot


Peu de temps apres la construction de l'église, c'est-a—dire en 1758-1760, le facteur d'orgues Guillaume Robustelli construit pour l'église Saint-Sébastien un orgue d'un clavier. Le contrat du 23 juin 1758 fait référence à l'orgue de choeur de l'ancienne cathédrale Saint-Lambert de Liège, un instrument attribué à Jean-Baptiste Le Picard et actuellement à Elsaute. En 1841, le mécène Ferdinand Nicolay offre un nouvel orgue à l'église de Stavelot. L'orgue Robustelli est vendu et déménage à l'eglise Saint-Remacle de Louveigné.

L'orgue de 1841 est conçu par le facteur d'orgues Guillaume Korfmacher de Linnich [1787 -1860). ll est monté en l'église de Stavelot par le maître-ouvrier Joseph Merklin qui, peu de temps après, s'installe à son compte et fonde une maison appelée à devenir une des plus importantes d'Europe.

De 1929 à 1931, l'orgue de Stavelot subit des transformations importantes dont la mise en place de commandes pneumatiques. Heureusement, la majeure partie de la tuyauterie ancienne et le buffet sont conservés. C'est sur la base de ces éléments que l'instrument est classé monument historique par arreté royal du 3 novembre 1974.

Décidé à restituer à l'instrument sa sonorité originelle, le Conseil de Fabrique introduit un dossier de restauration établi par Jean Ferrard, professeur d'orgue honoraire au Conservatoire royal de Bruxelles. Le projet vise à rétablir la composition et les caracteristiques de l'instrument de 1841.

L'orgue Korfmacher est connu grâce à une composition notée par le facteur d'orgues Kerkhoff en 1921, une autre notée en 1930 par Eugene Micha, organiste titulaire, et le devis de Delmotte établi en 1929. La confrontation de ces données avec l'analyse d'autres instruments de meme facture et l'étude approfondie de la tuyauterie ancienne, du buffet et de toutes les traces susceptibles de préciser Ia disposition interieure des plans sonores et des commandes mécaniques a servi de base à la reconstitution des éléments manquants.

La restauration, réalisée par la Manufacture d'0rgues Thomas de Ster-Francorchamps, restitue ainsi de façon la plus objective possible un témoin d'une époque donnée, d'autant plus essentiel qu'il n'existe plus un seul instrument intact de Guillaume Korfmacher.

Texte de Monsieur Ghislain Zeevaert, organiste titulaire de 1998 à 2020.

console
photographie de Ghislain Zeevaert

La console


Composition de l'instrument

Grand-Orgue :

Bourdon 16' H/B
Montre 8'
Viole de gambe 8' H/B
Bourdon 8'
Prestant 4'
Flûte harmonique 4'
Doublette 2'
Fourniture IV
Trompette 8' H/B
Clairon 4'
Bombarde 16'
Cornet V

Positif :

Cor de chamois 8' H/B
Bourdon 8' H/B
Viole de gambe 8'
Flûte traversière 8' H
Prestant 4'
Flûte 4'
Superflûte 2'
Harmonica 8‘
Clarinette 8' H
Basson-Hautbois 8' H/D
Euphone 8' H/B

Pédale :

Montre 16'
Violon 16'
Bombarde 16'
Accessoires :
Tirasse G-0
G-O + positif
Tremblant
Sonnette
tuyaux
photographie de Ghislain Zeevaert

La tuyauterie


Détail de la tuyauterie du positif













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